« Imaginez que vous soyez seule en pleine forêt. Préféreriez-vous croiser la route d’un homme ou celle d’un ours ? »
Les discussions qui entourent la violence fondée sur le genre ont pris une nouvelle dimension, lorsqu’un influenceur sur Tik Tok a participé dans l’émergence de la tendance “Ours vs Hommes” sur les réseaux sociaux. Ce débat, consiste à demander aux femmes si elles préfèrent être coincées seule dans une forêt avec un ours ou un homme. Dans la vidéo originale de Screenshot HQ, sur 7 femmes, seulement 1 a choisi l’homme. Ce choix réside dans une réalité malheureuse pour plusieurs femmes : la peur des hommes.
Plusieurs ont apporté cette question sur leur propre page afin d’ajouter au débat, concernant une préoccupation importante, sur la sécurité des femmes, dans des situations isolées. Dans les commentaires de ces vidéos, d’autres femmes témoignent de leurs expériences vis-à-vis la violence sexuelle. Plusieurs manifestent également des messages de soutien, qui déclenche des vagues d’émotions et des réactions très différentes. Pour certaines, cette tendance représente une opportunité de briser le silence et de dénoncer les violences sexuelles, qui sont souvent accompagnées d’un sentiment d’isolement ou de honte.
« Être seules avec un homme imprévisible est plus effrayant que d'être seul avec un animal sauvage prévisible. »
« Je connais les intentions de l’ours, mais je ne connais jamais les intentions de l’homme, même s’il est gentil. »
« Je préférerais que ce soit un ours parce que si l’ours l’attaque et elle sort des bois, tout le monde vont lui croire et avoir sympathie, mais si un homme l'attaque, elle passera toute sa vie à essayer de faire en sorte que les gens lui croient et ne lui blâme pas. »
La tendance « Ours vs Hommes » a révélé une réalité inacceptable : la violence fondée sur le genre est un phénomène omniprésent dans notre société, qui touche toutes les femmes. Les propos, partagés par les femmes et même des pères de famille, mettent en évidence la problématique de la violence, qui touche toutes les femmes, sans distinction d’âge, de race, de classe sociale ou de niveau d’éducation. Cela prend la forme de propos sexuels non sollicités, de harcèlement au travail ou en ligne, de violence conjugale, de prostitution forcée... La liste est longue et la violence est souvent justifiée par une culture patriarcale qui considère les femmes comme inférieures aux hommes. Malheureusement, encore aujourd’hui, les victimes de violences fondées sur le genre sont souvent marginalisées et forcées au silence sans compter que leurs vécues sont souvent questionnées.
Est-ce une peur légitime? Nous devons nous rappeler que la violence fondée sur le genre n’est pas une question d’opinion, mais un fait réel. Nous devons prendre des mesures pour protéger les femmes, et mettre fin à la culture du viol et au silence qui justifient la violence envers les femmes. Il est temps que nous prenions des actions concrètes pour créer un monde plus juste et égalitaire.
Emily Hann
Agente de communication
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