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L'agression sexuelle par un être cher et la confusion émotionnelle

En tant qu’intervenante en agression à caractère sexuel au Centre Novas, des cas d'agression sexuelle par un membre de la famille sont particulièrement nombreux.


Contrairement à la croyance populaire, la majorité des femmes et des enfants se font agresser par une personne qu’ils ou elles connaissent. Bien souvent, les agressions sexuelles ont lieu durant l’enfance et sont de type intrafamiliale, c’est-à-dire qu’elles sont commises par un membre de la famille, par un être cher, tel qu’un parent, grands-parents, la fratrie, oncle, tante, etc. Une autre croyance populaire est que la victime ne va plus aimer ou ne va plus respecter la personne qui l’a agressée et qu’elle fera tout pour l’éviter ou le confronter. Nous avons tendance à penser que l’agresseur est un monstre et que la victime devrait le détester. Par contre ce n’est pas toujours le cas. Les perceptions et les sentiments ne sont pas toujours noirs ou blancs. Ainsi, les victimes peuvent vivre une panoplie d'émotions et se sentir très confuses concernant leurs sentiments envers l’agresseur.


La relation entre la victime et l’agresseur peut être compliquée et avoir plusieurs dimensions, car au-delà de l’agression sexuelle, il peut y avoir un lien d’attachement et de dépendance vis-à-vis la personne qui agresse. L’agresseur peut également être cette même personne qui répond aux besoins primaires de la victime, par exemple, lui met un toit sur sa tête, des vêtements sur son corps, de la nourriture dans son ventre. L’agresseur utilise toutes sortes de tactiques de manipulation pour créer un lien de confiance avec l’enfant et les adultes autour de lui. Les actes d’agression sexuelle peuvent être jumelés avec des actes comme des récompenses, de l’affection, ou de l’attention positive. Ceci peut créer une grande confusion chez l’enfant et cette confusion peut persister jusqu’à l’âge adulte. Lorsque cet enfant devient un adulte, son agresseur peut faire encore partie de sa vie pour une multitude de raisons. Pour une victime, reconnaître qu’une personne chère puisse lui avoir fait autant de mal peut être très difficile et douloureux. Une façon de se protéger de toute cette souffrance est de minimiser les actes causés par l’agresseur. Le lien d’attachement envers l'agresseur nourrit cette minimisation. Reconnaître avoir été victime d’agression sexuelle de la part d’un proche est loin d’être facile, le dénoncer est encore pire!


Si une personne te confie qu’elle s’est fait agresser par un être cher, mais qu’elle choisit de garder cette personne dans sa vie, c’est important de respecter son choix. Si tu cherches de l’information pour mieux soutenir une victime ou si tu es une victime/survivante d’agression sexuelle qui aimerait du soutien, le Centre Novas est là pour toi! Si tu soupçonnes qu’un enfant est victime d’agression sexuelle ou toute autre forme de violence et de maltraitance, n’hésite pas à contacter la Société d’aide à l’enfance pour dénoncer l’abus. Tous les citoyen.nes ont le devoir de dénoncer et de protéger les enfants.


Pour les femmes qui vivent des sentiments contradictoires envers l’agresseur, c’est correct ! Tu n’es pas seule. L'agression sexuelle n'est jamais de la faute de la victime, seule l'agresseur est à blâmer!


Danielle Hnatyshyn

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